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  • Philippe Steff

Ces « carnets » qui n’en sont pas

C’était une autre époque, il y a bien longtemps dans la vie d’avant : c’est le 15 avril 2000 que La Poste émettait le premier opus de sa série « Le siècle au fil du timbre ».

On découvrait alors de grands feuillets au format 185x245 mm vendus insérés dans une couverture de même format cartonnée. La réaction des carnétistes fut immédiate : les timbres sont dans une couverture, mais ce ne sont pas de vrais carnets !

Grâce à l’agilité de l’ACCP, la définition du carnet était rapidement adaptée, et il devenait ce qu’elle est encore aujourd’hui : « le conditionnement de vente, fabriqué et mis en circulation par une administration postale ou son concessionnaire, formé d’une couverture dans laquelle est (sont) fixé(s) un(des) feuillet(s) de timbres-poste détachables. Par extension on retiendra également le simple feuillet, comprenant sur un support unique à la fois la couverture et les timbres, et ayant clairement vocation à être plié par l’usager pour former un carnet. On notera que pour certains carnets contemporains la couverture sert directement de support aux timbres-poste autocollants ». Ne pouvaient désormais être « carnet » que les articles où les timbres sont fixés. Exit donc dès le cours 2003 les « carnets » du Gabon constitués de feuillets simplement glissés dans une fine couverture, ou ceux du Laos dont les feuillets étaient contenus dans des pochettes plastiques.

Récemment, on a vu apparaître en Afrique sub-saharienne des feuillets glissés dans des couvertures, proposés sous l’appellation abusive de « carnet » :

Deux articles sur le même thème de la République Centrafricaine :

Le premier célèbre dès la couverture la Journée Internationale des transferts d’argent familiaux (16 juin 2020) :



La couverture est au format plié 140x110 mm, les pages intérieures sont vierges de toute inscription.

A l’intérieur, est glissé un feuillet de 8 timbres et une vignette centrale au format 133x113 mm.



Ses marges sont à l’évidence trop fines pour qu’il puisse être fixé par collage à l’intérieur de la couverture. Nous n’avons donc pas affaire à un carnet.

Le second article, très proche, comporte les mêmes timbres, la légère différence se situant au niveau du texte explicatif et du logo, tant sur la couverture que sur le feuillet :



La couverture n’a pas de texte, et son illustration est différente.



Le texte de la vignette est devenu « « Transferts d’argent familiaux : un moyen crucial pour la reprise socio-économique de la pandémie de COVID-19 »

Un autre pseudo-carnet a été émis par la République de Djibouti : il s’agit d’un feuillet de 10 timbres au tirage extrêmement limité, 200 exemplaires numérotés. Il faut dire que 10 timbres à 2.000 FD pièce, ça fait plus de 92 euros de faciale au cours actuel du franc-Djibouti. Pas sûr que ce soit dans les moyens du djiboutien de la rue, ni que cette faciale corresponde à un tarif postal ! Le thème qui marie habilement COVID-19 et football pour ratisser plus large chez les collectionneurs est l’interruption des championnats de football pour cause de pandémie :



On voit un vaste stade vide avec, sur la pelouse, deux ballons et un virus . Il s’agit du stade de Kaliningrad, construit pour accueillir la coupe du monde de football 2018 d’une capacité de 35.212 spectateurs sans distanciation.

Pour quelques euros de plus, une partie des blocs est vendue avec la couverture assortie :




Là encore, le feuillet est conçu pour être glissé à l’intérieur de la couverture ; il ne s’agit donc pas d’un carnet au sens de l’ACCP.

Collectionnez les carnets, mais méfiez-vous des imitations !


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