Carnet Classique
Tout commence à la fin de 1906 lorsque l’administration met en vente des carnets de timbres-poste. Ces carnets étaient constitués des timbres en cours au moment (Type Blanc et semeuse). Il s’agit là des premiers carnets (des essais sont signalés dans les ouvrages anciens dès 1904, mais nous manquons de précisions à leur sujet).
Ils sont menés en 1911 et 1915 avec la perspective de fabriquer des carnets d’un format plus réduits et surtout avec une composition variable afin d’obtenir un prix fixe. Ces essais sont demeurés sans suite, toutefois, des reliquats de feuilles ont servi à la fabrication de carnets au format de poche, ces derniers n’ayant été commercialisé qu’en 1918.
1922 correspond à une petite révolution, et surtout une étape importante, car l’Administration décide d’introduire la publicité sur les couvertures de carnets (la concession étant confiée à un entrepreneur privé). Sous l’impulsion du concessionnaire, on utilisera même, un an plus tard, les marges vierges des timbres-poste pour ajouter de la réclame ! Cette initiative va donner naissance à un nouveau type de collection : les publicitimbres.
On retiendra que l'engouement pour ces bandes publicitaires fut précoce car une note interne donnait déjà des recommandations aux Inspecteurs des bureaux de poste pour interdire la vente au détail de timbres issus de carnets.
De 1925 à 1952
De 1925 à 1928 on fabriqua des carnets à tirage restreint dont l’émission entière était livrée aux maisons, villes ou organismes à l’origine de la publicité. Il s’agit là de carnets privés comportant seulement 10 timbres. Il va sans dire que cette diffusion restreinte aiguisa la spéculation et amena des abus.
On modifia le système de distribution en 1928 en dirigeant les dits carnets, pourvus cette fois de 20 timbres, vers un bureau de poste choisi par l’émetteur. On parle alors de carnets localisés. Tout ce système, sujet à de nombreuses contestations, fut définitivement supprimé fin 1929.
1929 fut l’occasion d’une grande novation dans la fabrication : les carnets imprimés à plat jusque là sont dorénavant imprimés en rotative. Puis en 1930 on innove encore car paraît le premier carnet imprimé en taille-douce (sourire de REIMS).
En 1932 une modification technique, qui paraît anodine, les coins datés sur les carnets, sera à l’origine de nombreuses recherches et études et donnera naissance à une nouvelle forme de collection.
Le coin daté est une pièce intéressante à laquelle les amateurs reconnaissent une grande utilité.
En 1937 l’Administration décide de changer de concessionnaire pour la publicité : DELRIEU remplace COURMONT.
Dans le même temps, la collection de carnets subit un léger déclin en France, tandis que beaucoup de carnets partent pour l’étranger où ils sont recherchés.
1939/1940, la période de conflit n’est plus propice à la publicité. Faute d’annonceur, les feuilles des timbres 1F IRIS rouge déjà préparées seront vendues au détail directement au guichet avec des marges vierges.
Puis la période économique n’étant plus du tout favorable, l’Atelier de Fabrication cessera tout bonnement d’imprimer des timbres pour carnets dans la période comprise de mai 1943 et février 1950.
Mais 1950 sera une période de renouveau puisque l’on remet en marche la presse A pour la confection des carnets garnis du 15 F Marianne de Gandon rouge.