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  • Frédéric Nicolino

Une bavure révélatrice

Rédigé par Frédéric Nicolino

Fin 1929, l’impression rotative était bien installée dans l’atelier du boulevard Brune, même si cela ne faisait qu’un an que l’on imprimait ainsi les carnets, et leurs couvertures. Les deux bobines obtenues étaient ensuite réunies à l’aide d’une machine spéciale qui les collait l’une à l’autre (au niveau de l’espace vertical ménagé entre les panneaux de 10 timbres) avant de les découper pour donner des carnets.

Cependant, personne n’était à l’abri d’une erreur, et un problème technique pouvait survenir à tout moment. La surveillance des machines ainsi que le contrôle du travail réalisé devaient être rigoureux et rapides car une seconde d’inattention pouvait déboucher sur une catastrophe. Les rotatives pouvant tourner jusqu’à 1500 tours / minute !

On peut facilement comprendre et deviner qu’il y a eu un petit souci avec l’encre rouge ce jour-là :

Cette variété spectaculaire est bien connue et répertoriée : il s’agit d’un carnet YT 199 C52a, qui a fait l’objet d’une page entière dans notre bible à tous, le volume 2 de l’ouvrage « Carnets de France » de nos amis Lucien Coutan et Patrick Reynaud :


Et j’en avais également vu passer un cinquième, moins touché cependant par le problème d’encrage, qui semble s’être atténué :




Tous étaient bien cachés dans une couverture série 196 :


Quelques tours de cylindre seulement, avant que l’impression ne retrouve sa qualité habituelle.

Peut-être que l’encre était trop fluide, ou trop épaisse, ou bien inégalement diluée ? Peut-être que la bobine fraichement imprimée est venue frotter sur un rouleau, là où elle n’aurait pas dû ? Qui sait ?

Toujours est-il qu’à mon avis, aucune intervention humaine n’a été nécessaire pour que tout redevienne normal. Et le défaut est ainsi passé inaperçu. Sinon ces quelques carnets n’auraient jamais été confectionnés, mais bel et bien mis au rebut. Plusieurs timbres étant absolument inutilisables !

Mais ce qui m’a attiré, et qui motive ce petit article, c’est que le carnet que je vous ai montré en premier était lui dans une couverture série 195 !



Ce qui prouve, toujours à mon avis, que les couvertures des séries 195 et 196 ont été imprimées sur la même bobine, ce que l’on ignorait jusque-là. Probablement en alternance, l’une puis l’autre.

Tous les carnets connus avec la série 195 doivent donc exister avec la série 196, et vice-versa.

Ceci avait été déjà décrit dans l’ouvrage précité, mais pour les couvertures séries 182 et 184, qui leur sont d’ailleurs (extérieurement) presque semblables :




Sauf que là, c’était une mauvaise découpe (du carnet du bas, série 182) qui avait permis de s’en rendre compte ! En effet, on y voit apparaître en haut, le bas d’une couverture série 184 : spectaculaire aussi !

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